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C'est en 1885 qu'Edoardo Bianchi fonde la société F.I.V. Bianchi, qui se concentre tout d'abord sur la production de deux-roues, motos et scooters. La société impose son excellence dans ce domaine, jusqu'à devenir un constructeur dont la renommée internationale est toujours intacte. En 1902, Edoardo Bianchi lance un ballon d'essai dans le secteur de l'automobile, avec la production du modèle 12HP, dont il produit le châssis et le moteur. La voiture connait un franc succès. Le créateur, rassuré, fonde la société intitulée Fabbrica d'Automobili e Velocipedi Edoardo Bianchi & C le 27 mars 1905, en prenant soin d'assurer ses arrières grâce au recrutement d'ingénieurs automobiles de renom, comme Brambilla, Giuseppe Merost et Alfieri Maserati. La voie du succès est amorcée.
Avec la production de petits modèles de voitures citadines, Edoardo Bianchi marche sur les plates-bandes routières d'un concurrent et compatriote de poids, la firme Fiat. Pour suivre la cadence de production de son redoutable concurrent, le fondateur, dans la période comprise entre 1910 et 1915, va sortir trois nouveaux modèles parmi lesquels la mythique TO2, encore très prisée des amateurs de véhicules d'occasion. Les ingénieurs travaillent d'arrache-pied à la mise en place de la série S, composée de cinq modèles distincts. Une intense période de production concurrentielle va suivre, sans guère d'interruption. Des modèles légendaires vont voir le jour, comme l'Agusta et l'Aprilia. Entre les scooters, les motos et les voitures, l'entreprise se joue des périodes de conjoncture néfastes et connaît une première phase de Dolce Vita, jusqu'en 1940.
Un conflit dévastateur pour la marque
La Seconde Guerre mondiale, les réquisitions de véhicules, la pénurie de main d'œuvre et les destructions d'unités de production vont avoir raison de la société de production automobile aux débuts prometteurs fondée par Edoardo Bianchi. Le fils du fondateur, Giuseppe Bianchi, parviendra toutefois à sauver les meubles, en maintenant une production minimale de motos, de vélos et de camions.
La renaissance sous le nom d'Autobianchi
Le maintien en vie de la firme permet, en 1955, d'aboutir à la création d'une nouvelle société plus pérenne. Le 11 janvier 1955, l'ingénieur Quintavalle parvient à faire aboutir une négociation qui va réunir le concurrent Fiat, le manufacturier Pirelli, et Giuseppe Bianchi, le successeur. Chacun des associés, selon l'accord, détient 33% des parts de la nouvelle société intitulée Autobianchi. Ce contexte implique par ailleurs de trouver un nouveau lieu d'implantation pour les usines de production. L'usine familiale originelle, située à Abruzzi, est détruite et la nouvelle est créée dans la banlieue de Milan. La firme Bianchi, suite à cet accord, ne peut plus produire de voitures, mais elle continue de produire des deux-roues et des vélos, encore réputés aujourd'hui. Les véhicules Bianchi à quatre roues deviennent des modèles de collection, qui se revendent facilement d'occasion.
L'organisation de la nouvelle donne
La nouvelle entreprise est organisée précisément, avec un rôle bien défini pour chaque associé. L'entreprise Fiat doit fournir les pièces détachées mécaniques, tandis que le manufacturier Pirelli reste dans son cœur de métier en fournissant les pneumatiques et que la société Autobianchi fabrique les carrosseries et se charge du montage final des véhicules. Le premier modèle issu de ce triumvirat d'experts voit bientôt le jour avec l'iconique Bianchina Transformabile, apparue sur le marché le 16 septembre 1957. De nombreuses déclinaisons du modèle suivront. Ces modèles se revendent encore très bien sur le marché automobile de l'occasion. Un second modèle célèbre apparaît bientôt, inspiré par la Fiat 600-D : le charmant petit cabriolet Stellina, qui voit le jour en 1963. L'année 1964 sera celle de la naissance de la plus révolutionnaire des Autobianchi : la Primula, aujourd'hui reine des annonces de voitures d'occasion, se distingue comme le premier modèle de traction avant équipé d'un moteur relié à une boîte de vitesse. Elle est dotée en outre d'un embrayage hydraulique et de freins à disques.
Une véritable marque laboratoire pour Fiat
Suite à la sortie de ce modèle, le constructeur Fiat va utiliser la firme Autobianchi comme un laboratoire de test. Les prototypes originaux seront d'abord mis sur le marché via la firme. Selon l'accueil réservé sur le marché, ces bijoux de technologie sont ensuite abandonnés ou, au contraire, sortis à grande échelle sous la marque Fiat.
L'absorption définitive
Cette situation intermédiaire de marque test ne pouvait pas durer. En 1968, la marque Fiat rachète la société Autobianchi dans son ensemble. Deux modèles sortent en 1969, juste après le rachat, les célèbres A111 et A112. Ces deux voitures font encore la joie des amateurs de voitures d'occasion. Les pièces mécaniques qui composent les deux modèles sont issues des usines Fiat, mais le design rappelle toujours le style de la firme de Giuseppe Bianchi. La fin de l'année 1969 voit la marque placée sous le contrôle du constructeur Lancia. Autobianchi continuera toutefois à fabriquer le modèle A112 jusqu'à la fin de l'année 1986, avec la mention de sa marque sur ces véhicules distribués en Italie et en France uniquement. Un dernier modèle iconique sera produit par les usines de la société en 1985, le modèle Y 10, commercialisé sous le tampon Lancia sauf en Italie, berceau de la marque de Giuseppe Bianchi. Le modèle sera vendu jusqu'en 1992 en Italie et jusqu'en 1989 en France. Après ces derniers balbutiements industriels, la disparition de la marque sera scellée par la fermeture de l'usine historique de Désio dans la banlieue de Milan, mise en place après la nouvelle donne et la réunion du triumvirat des experts de l'automobile italiens.
Une cote incontestée sur le marché de la revente
Aujourd'hui, les modèles produits par la marque, qui furent autrefois novateurs au niveau technologique et au niveau esthétique, continuent de s'échanger sur le marché des voitures d'occasion. Leur côte est celle de véhicules emblématiques d'une époque, qui incarnent à eux seuls une certaine idée de la Dolce Vita italienne. Tous les droits de la marque ont été cédés par la firme Fiat au club officiel de la marque, le Registro Autobianchi, dont le siège se situe en Italie. La Seconde Guerre mondiale, puis une alliance avec un concurrent puissant, ont eu raison de la marque.