McLaren P1

Présentée en grande pompe à l'occasion du Salon international de l'automobile de Genève 2013, la McLaren P1 est la première supercar hybride électrique/essence mise sur le marché par un constructeur automobile. Fabriquée en seulement 375 exemplaires, elle succède à la mythique McLaren F1 qui avait fait la renommée du constructeur britannique vingt ans plus tôt. La McLaren P1, que beaucoup considèrent comme l'un des véhicules les plus complexes jamais commercialisés, bénéficie des dernières avancées technologiques issues du monde de la Formule 1 : IPAS (Instant Power Assist System[) qui permet d'optimiser rapidement la puissance disponible en fournissant 179 chevaux supplémentaires via un moteur électrique ; DRS (Drag Reduction System), un système permettant d'abaisser l'appui aérodynamique arrière de 23 % pour augmenter la vitesse de pointe ; KERS (Kinetic Energy Recovery System), un système de récupération de l'énergie cinétique produite au freinage. La voiture est également dotée d'un châssis et d'une carrosserie en fibre de carbone et bénéficie d'un système de freinage à disques carbone/céramique conçu par Akebono, l'équipementier japonais avec lequel le constructeur collabore en Formule 1. L'attente autour de la sortie de ce modèle fut énorme. La P1 trouva rapidement son public. Dès août 2013, quelques mois seulement après l'annonce de son lancement, tous les exemplaires disponibles à la vente en Amérique, en Asie de l'Est et au Moyen-Orient étaient pré-réservés. En novembre 2013, les véhicules destinés à l'Europe étaient à leur tour vendus. Cette rareté explique la valeur du supercar sur le marché de la voiture d'occasion. Après avoir été retardée de plusieurs semaines, la production de la McLaren P1 débuta finalement à Woking en octobre 2013. Elle se poursuivit pendant deux ans, jusqu'en décembre 2015. Chaque voiture a été minutieusement assemblée à la main par une équipe de 61 ingénieurs. Le rythme de production reflète l'attention portée à chaque détail : quotidiennement n'était produit qu'un exemplaire.

Version de route, version de course

La McLaren P1, qui dispose d'un empattement de 2,68 m, est large de 1,95 m et pèse 1395 kg à vide. Comme c'est généralement le cas pour les modèles de sport, son allure est extrêmement basse. Sa hauteur ne dépasse pas les 1,20 m, une taille tout à fait similaire à celle de deux de ses concurrentes directes, la LaFerrari et la Porsche 918. Si le design de ce supercar s'inspire de celui de la McLaren MP4-12C, ses lignes sont cependant beaucoup plus agressives. Frank Stephenson, chef designer de la marque anglaise, souhaitait avant tout dessiner l'automobile la plus fine et la plus aérodynamique possible. Pour cela, il fit le choix d'ôter tout ornement superflu, dans une logique similaire à celle régissant la création des voitures de course et des avions de chasse. Le résultat est une esthétique extrêmement épurée. Tout se passe en fait comme si les lignes de la carrosserie épousaient gracieusement les différents éléments mécaniques. Cette philosophie présente deux avantages majeurs. Elle permet une réduction de la surface frontale de contact ainsi qu'une meilleure maîtrise des flux d'air le long de la carrosserie. L'efficacité aérodynamique en est accrue. Avec ses deux baquets en fibre de carbone inclinés à 28° et sa décoration tout en carbone, l'intérieur du véhicule est quant à lui conçu pour rappeler l'environnement d'un cockpit de voiture de course. Pour célébrer les 20 ans de sa victoire historique au 24 Heures du Mans 1995, McLaren lança en 2015 la P1 GTR, un bolide destiné à la conduite sur circuit. Les 35 exemplaires de ce modèle ont été spécialement réservés aux propriétaires du modèle de série. Disposant d'une nouvelle suspension, de pneus lisses, d'un aileron arrière compatible avec le DRS et d'une puissance de 986 chevaux, la P1 GTR est la voiture la plus puissante jamais construite par le constructeur anglais.

La motorisation

Le moteur embarqué dans la McLaren P1 est tout à fait unique. Le bolide dispose en effet d'un système de motorisation hybride composé d'un V8 biturbo essence de 3,8 l, positionné en position centrale arrière, et d'un moteur électrique préservant la puissance maximale tout en maximisant le couple. Le bloc moteur essence, capable de tourner à 7500 tours/minute, est en fait une version améliorée du M838T qui équipait déjà la McLaren MP4-12C. La qualité du refroidissement et la fiabilité ont notamment fait l'objet d'une attention particulière de la part de l'équipe d'ingénieurs anglais. Le moteur électrique, qui délivre 176 chevaux et 260 Nm de couple supplémentaires, est quant à lui directement monté sur le V8. L'alliance de ces deux systèmes donne des résultats impressionnants : 916 chevaux et un couple maximum de 950 Nm disponible dès 4000 tours/minute. Comme c'est souvent le cas pour les voitures de compétition, la McLaren P1 dispose d'une transmission par propulsion et d'une boîte séquentielle à 7 rapports développées par l'équipementier italien Graziano Oerlikon. Côté performances, les chiffres ne mentent pas. La Mclaren P1 est ainsi capable de passer de 0 à 100 km/h en 2,8 secondes, et il ne lui faut pas plus de 6,8 secondes pour doubler cette vitesse. Bien que la vitesse de pointe du bolide soit limitée électroniquement à 350 km/h pour des raisons évidentes de sécurité, le véhicule non bridé dépasse la barre des 400 km/h. La McLaren détient en outre plusieurs records du tour sur des tracés célèbres - Circuit des Amériques, Autodrome International de l'Algarve, Silverstone - dans la catégorie "véhicule de série". Des caractéristiques impressionnantes qui font de la McLaren P1 l'un des modèles les plus prisés dans la niche supercar du marché de la voiture d'occasion, à côté des mythiques Lamborghini et autres Ferrari dont les amateurs fortunés se disputent la possession.