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Intéressé par l'Triumph TR4
La mode passant, la marque devait surenchérir pour proposer un digne successeur à ses précédents modèles déjà surannés. Aussi, après une participation remarquée de la firme anglaise aux 24 heures du Mans en 1961, où elle prend les 9e et 11e positions avec ses TR4S, est présenté au Salon de l'automobile un modèle nouveau qui se veut en être l'héritier et ne manque pas d'étonner un public conquis.
Un roadster sport devenu grand classique
Au contraire de ses prédécesseurs et même de sa famille tout entière, le Triumph TR4 adopte une ligne de style résolument plus moderne, qui restera dans la mémoire collective comme une signature de la marque. Dessinée par Giovanni Michelotti (à qui on doit notamment les BMW de la même époque), l'automobile a su s'imposer comme un classique de son temps. Disponible en plusieurs coloris, le TR4 offre des sièges en cuir et un tableau de bord d'abord en tôle blanche puis en bois avec le TR4A à partir de 1965. Mais son signe de distinction reste surtout son caractère très typé qu'il doit à sa face avant, dont les grands phares ronds (reprenant l'esprit des TR2 et TR3) enveloppés par le capot donnent l'impression d'un "regard" puissant et énergique. Il restitue de plus l'esprit cabriolet en le poussant plus loin, notamment en étant le premier roadster de la firme britannique à proposer des vitres "roll-up", au contraire des précédentes ouvertures. Ce détail s'ajoute à ceux qui conquièrent le cœur des amateurs de voiture d'occasion en quête d'une conduite de loisir libre et sportive. Certains modèles offrent même, comme apogée stylistique, un toit partiellement ouvrable avec arceau fixe, comme Porsche le fera cinq ans plus tard avec ses déclinaisons Targa.
Triumph TR4, une conduite rustique corrigée
Le TR4 a eu le mérite de se rendre unique par son design anglo-transalpin. Mais il a aussi pu, malgré lui, se faire connaître par sa motorisation et sa tenue de route quelque peu rudimentaires et primitifs. Comme les TR2 et TR3, le roadster embarque le moteur 4 cylindres Standard Vanguard de 2138 cm3 qui équipe aussi les tracteurs Ferguson. Cela lui permet de développer jusqu'à 105 chevaux et autorise une conduite souple avec un couple bénéfique qui le distingue de ses homologues. Ceci étant, l'ensemble fait entendre un moteur qui gronde et un échappement qui grogne, ce qui n'est pas sans plaire à son détenteur en quête d'une conduite sportive et virile. C'est d'ailleurs ce même esprit viril qui se retrouve dans l'ensemble de la mécanique du véhicule : sa boîte 4 vitesses avec overdrive, sa direction ou encore son embrayage se caractérisent tous par une même fermeté, typique mais appréciée par qui veut bien s'y prêter. La rigidité de l'ensemble n'est pas pour autant demeurée définitive et Triumph a choisi, en 1965, de commercialiser une version améliorée de son roadster à travers le TR4A, doté pour la première fois du système IRS (Independant Rear Suspension) consistant en une suspension arrière autonome. Ce changement s'avère conséquent pour une petite sportive qui se voit moins freinée par sa tenue de route primaire et offre désormais davantage de performances pour une expérience de conduite enrichie. Ainsi, si aujourd'hui la branche automobile du constructeur n'existe plus, les aficionados pourront néanmoins trouver leur bonheur dans le marché de la voiture d'occasion, parmi les survivants des 40 000 exemplaires produits de ce roadster légendaire.